Page 56 - Guide de prise en charge de la tuberculose en Tunisie 2018
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Points à retenir


               Lors  du  diagnostic  d’une  co-infection  VIH/TBC,  le  traitement  antituberculeux  est  à
               débuter  immédiatement  et  l'initiation  du  traitement  antirétroviral  dépendra  du  statut
               immunitaire du patient


               La  survenue  d’un  syndrome  inflammatoire  de  reconstitution  immunitaire  durant  le
               traitement ne justifie généralement pas l’interruption des antirétroviraux


            4. Dépistage des cas de tuberculose et VIH


                4.1. Cas suspects de tuberculose pulmonaire

            En  face  d’un  adulte  vivant  avec  le  VIH  ou  considéré  comme  étant  très  exposé  au  risque
            d’infection par le VIH sur la base de données cliniques et épidémiologiques et chez qui existent
            des signes ou symptômes de tuberculose, un examen des expectorations doit être pratiqué, en
            plus du test de dépistage du VIH.

            Si la microscopie du frottis d’expectoration est négative, le patient devrait être soumis à tous les
            examens  disponibles  lors  d’une  deuxième  visite,  notamment  de  nouveaux  frottis
            d’expectoration, une mise en culture, une radiographie du thorax et un bilan de santé.
            Les résultats des examens directs devraient être obtenus rapidement sauf pour les cultures et
            permettre de décider si le patient doit bénéficier d’un traitement anti tuberculeux ou d’une
            antibiothérapie non spécifique (excluant une fluoroquinolone) en vue de traiter une infection
            bactérienne.  Afin  d’éviter  l’apparition  d’une  pharmacorésistance,  les  fluoroquinolones,  en
            particulier les plus récentes, ne doivent pas être utilisées en première intention en raison de leur
            activité bactéricide contre M. tuberculosis, les rendant une alternative thérapeutique de la TB-
            MR.
                4.2. Cas suspects de tuberculose extra-pulmonaire


            En raison de la diffusion hématogène chez les personnes séropositives au VIH, la TBEP est bien
            plus répandue aujourd’hui que par le passé.
            Comme 20% à 30% des cas de tuberculose sont extrapulmonaires, et qu’ils sont responsables
            d’une mortalité élevée liée au VIH, il est important de diagnostiquer et de prendre en charge
            rapidement ces patients. Les formes les plus courantes de TBEP comprennent la tuberculose
            ganglionnaire, en particulier cervicale et axillaire, la tuberculose pleurale -généralement avec
            un épanchement pleural unilatéral- et la tuberculose disséminée multiviscérale. À l’exception
            de la tuberculose ganglionnaire, qui peut généralement être confirmée par une ponction -
            biopsie,  la  plupart  des  cas  de  tuberculose  extra-pulmonaire  sont  pris  en  charge  sans
            confirmation  bactériologique  ni  histologique,  sur  des  explorations  orientées  (TDM,  IRM,
            Echographie...).
            De plus, comme la TB-MR non diagnostiquée est à l’origine d’une très forte mortalité chez les
            personnes séropositives, il faut effectuer une mise en culture et un antibiogramme du premier
            échantillon d’expectoration recueilli pour tous les cas de co-infection tuberculose/VIH et suivre
            de près la réponse du patient au traitement.






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