Page 54 - Guide de prise en charge de la tuberculose en Tunisie 2018
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inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI) avec le pyrazinamide.

            Parmi  les  familles  d’antirétroviraux  les  plus  utilisées,  à  savoir  les  INNTI  et  les  inhibiteurs  de
            protéases (IP), les interactions médicamenteuses sont nombreuses. En cas d’association des IP
            à la rifampicine, les concentrations plasmatiques des IP peuvent être diminuées entrainant des
            échecs thérapeutiques. Il n’y a pas d’interaction significative entre la rifampicine et les INTI. Le
            choix du traitement doit tenir compte de ces exigences.
            En effet, chez un sujet co-infecté et naïf pour le traitement antirétroviral, il est recommandé
            d’utiliser la combinaison de deux INTI (ténofovir et emtricitabine) à un INNTI (efavirenz) et la
            rifampicine est utilisée sans ajustement posologique.

               Traitement antituberculeux                      Traitement antirétroviral



               Choix préférentiel :                            Choix préferentiel :

               Rifampicine (10 mg/kg/j)                        Efavirenz 600mg/j

               Alternatives                                    Alternatives :

                     Rifampicine (10 mg/kg/j)                       Raltégravir : 400 mg x 2/j
                     Rifabutine                                     IP/r (Lopinavir/rito ou Darunavir/rito
                     Rifabutine                                     Efavirenz


            3. Syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire et tuberculose


                 3.1 Définition

            La définition du syndrome de reconstitution immunitaire en lien avec la tuberculose (TB-IRIS) a
            fait récemment l’objet d’un consensus.

            On distingue à présent deux catégories cliniques (paradoxical tuberculosis-associated IRIS et
            unmasking  tuberculosis-associated  IRIS).  Le  syndrome  paradoxal  se  développe  chez  des
            patients sous traitement antituberculeux qui commencent une thérapie ARV et chez lesquels
            on observe une dégradation de l’état clinique à médiation immunitaire.
             Le syndrome « démasquant » une tuberculose apparaît chez une proportion plus réduite de
            patients qui ne sont pas sous traitement antituberculeux. Ces derniers reçoivent une trithérapie
            ARV  et  développent  une  tuberculose  avec  des  symptômes  inflammatoires  au  cours  des
            premiers  mois  du  traitement.  Ces  cas  pourraient  survenir  à  cause  d’une  immunodépression
            persistante ou du fait que la restauration immunitaire démasque une tuberculose maladie.

            L’IRIS  dans  sa  forme  dite  «  réaction  paradoxale  »  est  une  complication  du  traitement
            antirétroviral,  qui  résulte  d’une  réponse  inflammatoire  anormale  et  exagérée  vis-à-vis  des
            antigènes  des  agents  infectieux  opportunistes  présents  au  moment  du  rétablissement  du
            système  immunitaire  avec  aggravation  d’une  manifestation  clinique  ou  radiologique  de  la
            tuberculose.
            Les facteurs de risque de survenue sont : un compte bas de lymphocytes CD4, une présentation
            disséminée ou extra-pulmonaire de la tuberculose et un délai court entre le début du traitement
            antituberculeux et l’initiation des antirétroviraux.

            Sa  prévalence  est  estimée  à  4-10%  des  cas.  Sa  mortalité  est  faible  :  0  à  4%.  Elle  atteint


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