Page 53 - Guide de prise en charge de la tuberculose en Tunisie 2018
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B. TUBERCULOSE ET INFECTION VIH


            Le  traitement  de  la  co-infection  tuberculose-VIH  repose  sur  l’association  d’un  traitement
            antirétroviral et le même traitement antimycobactérien que chez les sujets non infectés. En cas
            de primo-infection patente ou de tuberculose maladie, le traitement comporte deux mois de
            quadrithérapie incluant l’isoniazide (3 à 5 mg/kg par jour), la rifampicine (10 mg/kg par jour)
            (ou rifabutine en cas de co-prescription d’inhibiteur de protéase boosté), le pyrazinamide (25
            mg/kg par jour) et l’éthambutol (15 mg/kg par jour).

            Le traitement sera poursuivi au-delà du second mois par une bithérapie associant rifampicine
            (ou rifabutine en cas de co-prescription d’inhibiteur de protéase boosté) et isoniazide. Il est
            recommandé d’associer la prise de vitamine B6 (50 mg/j) pour limiter le risque de neuropathie
            iatrogène (isoniazide) surtout en cas de dénutrition. La durée totale du traitement reste sujette
            à débat et dépend de la localisation.
            D'autres schémas thérapeutiques peuvent être proposés en cas de résistance ou d'intolérance
            à l'isoniazide ou à la rifampicine.


            1. Introduction du traitement antirétroviral en cas d’infection
            opportuniste type tuberculose


                1.1. Tuberculose en dehors de l’atteinte méningée :

            Délai d’introduction des molécules antirétrovirales selon la numération des lymphocytes CD4 :
                  Si CD4 < 50 cellules/ml, le délai est de 2 semaines

                  Si CD4 > 50 cellules/ml, le délai est de 2 à 4 semaines
                1.2. Tuberculose neuro- méningée


            L’initiation du traitement antirétroviral ne peut se faire qu’en cas d’amélioration clinique de la
            localisation  neurologique  avec  un  délai  supérieur  ou  égal  à  4  semaines  en  raison  de  la
            fréquence du syndrome de reconstitution immunitaire.

               Points à retenir


               Si les patients co-infectés ont un compte de CD4 supérieur à 50 cellules par mm3, mieux
               vaut attendre 2 à 4 semaines après la mise sous traitement anti-tuberculeux pour débuter
               le traitement anti-rétroviral.


               Si le patient est très immunodéprimé, compte CD4 inférieur à 50 cellules par mm3, la mise
               sous anti-rétroviraux doit être très précoce, soit deux semaines après l’initiation du traitement
               anti-tuberculeux.

            2. Le choix de la molécule antirétrovirale en cas de traitement

            antituberculeux


            Le choix du traitement antirétroviral lors de la TB traitée doit reposer sur l’analyse du cumul des
            effets  secondaires.  Le  risque  d’hépatotoxicité  est  plus  important  en  cas  d’association  des




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