Page 55 - Guide de prise en charge de la tuberculose en Tunisie 2018
P. 55
cependant 13% chez les patients qui présentant un TB-IRIS avec atteinte neurologique.
Définition de l’IRIS dans sa forme « réaction paradoxale »
IRIS : immune reconstitution inflammatory syndrome.
Critères cliniques
Les manifestations de l’IRIS doivent débuter dans les trois mois qui suivent
l’introduction de la thérapie antirétrovirale
Un critère majeur ou deux critères mineurs doivent être présents :
Critères majeurs
Adénopathies, abcès froid, autre atteinte tissulaire (par exemple : arthrite
tuberculeuse) : apparition nouvelle ou en augmentation de taille
Atteinte radiologique nouvelle ou en augmentation
Atteinte tuberculeuse du système nerveux central nouvelle ou en
augmentation
Sérosité nouvelle ou en augmentation
Critères mineurs
Symptômes constitutionnels (fièvre, sudations nocturnes, perte pondérale)
nouveaux ou en aggravation
Symptômes respiratoires (toux, dyspnée, stridor) nouveaux ou en aggravation
Douleur abdominale, péritonite, organomégalie, adénopathies abdominales
nouvelles ou en aggravation
Explications alternatives à la détérioration clinique à exclure
Tuberculose résistant au traitement antituberculeux
Mauvaise adhérence au traitement antituberculeux
Présence d’une autre infection opportuniste ou d’un néoplasie, particulièrement en
cas de diagnostic de tuberculose retenu en l’absence de preuve microbiologique
Toxicité médicamenteuse
3.2 Conduite à tenir devant une TB-IRIS
La survenue d’un IRIS lors du traitement d’une co-infection VIH/TB ne nécessite pas l’interruption
de la trithérapie, hormis quelques rares cas avec atteinte neurologique où le pronostic vital est
mis en jeu.
Le bénéfice de l’ajout de corticostéroïdes (prednisone 1,5 g/kg/jour pendant deux semaines,
suivi de 0,75 mg/kg/jour pendant deux semaines supplémentaires) a été documenté dans une
étude randomisée récente avec une diminution du nombre d’hospitalisations, et du besoin de
recourir à des pleurodèses ou à des aspirations d’adénopathies dans le groupe traité.
Chez les patients infectés par le VIH, l’introduction de corticostéroïdes doit cependant être
confrontée au risque de favoriser une hépatite virale, une maladie herpétique ou un syndrome
de Kaposi.
55 | P a ge