Page 14 - Guide de prise en charge de la tuberculose en Tunisie 2018
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se déclare est plus élevé chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli, même si l’on
n’a pas encore bien compris ce qui déclenche la réactivation.
Bien que la maladie puisse se déclarer à tout moment chez les personnes infectées, le risque est à
son maximum 1 à 2 ans après l’infection et diminue avec le temps. Le risque que des personnes
infectées ayant un bon système immunitaire puissent développer une tuberculose active au cours
de leur existence est d’environ 10%.
L’immunodépression due au VIH est le plus important facteur influençant le passage de l’infection
tuberculeuse à la tuberculose maladie. Chez une personne infectée à la fois par le VIH et la
tuberculose, le risque annuel de contracter la maladie se situe entre 5 et 15%. Il est important de
tenir compte des éventuels facteurs de risque de tuberculose et des groupes à risque énumérés ci-
dessous lorsque l’on examine des patients présentant des signes ou des symptômes évocateurs de
la tuberculose.
On définit ainsi les groupes à risque :
Personnes vivant avec le VIH.
Personnes récemment infectées (dans un délai de 2 ans après l’infection).
Personnes dont la radiographie du thorax montre des anomalies indiquant une
tuberculose antérieure.
Personnes immunodéprimées en raison d’autres problèmes médicaux (anti-TNF,
corticostéroïdes systémiques au long cours, chimiothérapie, radiothérapie,
diabète, insuffisant rénal dialysé, ou en attente de greffe).
Fumeurs.
Personnes en sous-poids (10% ou plus en dessous du poids idéal).
Alcooliques et/ou toxicomanes.
Catégories sociales vulnérables, telles que les personnes vivant en milieu carcéral,
les sans-abri ou les personnes vivant dans une extrême pauvreté.
Personnels soignant exposés.
Silicotiques, fibrose pulmonaire.
D. TUBERCULOSE PHARMACORESISTANTE
Les souches de M. tuberculosis résistantes à certains médicaments dérivent d’une mutation
ponctuelle spontanée du génome mycobactérien ; la fréquence de ces mutations est faible mais
prévisible. Comme il n’y a pas de résistance croisée entre les médicaments antituberculeux
courants, la probabilité qu’une souche soit résistante à deux médicaments est faible, car elle est le
produit des probabilités de résistance à chaque médicament.
L’apparition d’une tuberculose pharmacorésistante est souvent le résultat d’une monothérapie,
c’est-à-dire que le soignant n’a pas prescrit au moins deux médicaments auxquels le bacille de
Koch est sensible ou que le patient n’a pas suivi correctement le traitement prescrit. Les
traitements antituberculeux comprennent toujours plusieurs médicaments, afin d’éviter une
monothérapie involontaire et ainsi prévenir l’apparition d’une tuberculose pharmacorésistante.
Cette résistance peut être soit primaire, soit acquise. La résistance primaire survient lorsqu’un
patient est infecté par une souche pharmacorésistante de M. tuberculosis. La résistance acquise
apparait à la suite d’un traitement incomplet ou inapproprié.
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